L’écoute des enfants est reconnue par la Convention des Nations Unies sur les Droits des Enfants de 1989 comme un droit, pour toutes les filles et tous les garçons, de se faire leur propre opinion et de l’exprimer dans tous les domaines qui les concernent. Malgré cette reconnaissance le principe inscrit dans cette Charte n’est pas pleinement appliqué dans tous les Pays signataires. En pratique, sa mise en œuvre est subordonnée à la vision que la société a de l’enfance et représente le résultat de la tension entre les trois piliers qui sous-tendent les relations entre les adultes et les enfants: protection, provision et participation. En particulier, la présente contribution se propose d’examiner la question de l’écoute de l’enfant dans le domaine des soins. Bien qu’il existe une vaste littérature internationale à l’appui de la position d’une reconnaissance des compétences des enfants dans le contexte de santé (Mayall, 1993, 1996; Prout, Christensen, 1996; Favretto, Zaltron, 2013) et de leur capacité à participer activement aux choix qui affectent leur santé, la reconnaissance du droit d’écoute met en évidence plusieurs de tensions et de contraintes en ce qui concerne les représentations des adultes par rapport à l’agency et aux compétences des enfants. En effet, reconnaître le droit d’écoute infantile dans la relation thérapeutique signifie aussi reconnaître leur capacité d’agency, les compétences nécessaires pour comprendre la nature et les caractéristiques de la maladie, la possibilité d’exprimer leur propre opinions e donc de participer au processus de décision et de gestion de la maladie. L’engagement de ceux qui s’occupent d’un enfant malade doit être d’encourager une participation aussi active et consciente autant que possible à l’expérience de maladie et au parcours des soins, conformément à la Charte Européenne des enfants hospitalisés (1986). D’autre part, lorsque on parle d’écoute de l’enfant dans le domaine de santé, souvent on se réfère à la valeur fonctionnelle de cette écoute (Hammersley, 2015), utile pour la réalisation de l’advocacy des adultes, de la compliance et, surtout, d’une écoute qui varie en fonction du degré de connaissance des aspects biomédicaux de la maladie dont les enfants font preuve, ce qui n’est en fait possible que dans les cas d’enfants souffrant de maladies chroniques ou ayant déjà connu des maladies graves. Les questions ci-dessus seront abordées à partir de la littérature internationale, du débat juridique et de quelques résultats de recherche.
L’écoute des enfants dans les contexts de soins: une question de participation / Fucci, Stefania. - In: REVUE DES SCIENCES SOCIALES. - ISSN 1623-6572. - 63:1(2020), pp. 88-97. [10.4000/revss.5096]
L’écoute des enfants dans les contexts de soins: une question de participation
FUCCI, STEFANIA
2020-01-01
Abstract
L’écoute des enfants est reconnue par la Convention des Nations Unies sur les Droits des Enfants de 1989 comme un droit, pour toutes les filles et tous les garçons, de se faire leur propre opinion et de l’exprimer dans tous les domaines qui les concernent. Malgré cette reconnaissance le principe inscrit dans cette Charte n’est pas pleinement appliqué dans tous les Pays signataires. En pratique, sa mise en œuvre est subordonnée à la vision que la société a de l’enfance et représente le résultat de la tension entre les trois piliers qui sous-tendent les relations entre les adultes et les enfants: protection, provision et participation. En particulier, la présente contribution se propose d’examiner la question de l’écoute de l’enfant dans le domaine des soins. Bien qu’il existe une vaste littérature internationale à l’appui de la position d’une reconnaissance des compétences des enfants dans le contexte de santé (Mayall, 1993, 1996; Prout, Christensen, 1996; Favretto, Zaltron, 2013) et de leur capacité à participer activement aux choix qui affectent leur santé, la reconnaissance du droit d’écoute met en évidence plusieurs de tensions et de contraintes en ce qui concerne les représentations des adultes par rapport à l’agency et aux compétences des enfants. En effet, reconnaître le droit d’écoute infantile dans la relation thérapeutique signifie aussi reconnaître leur capacité d’agency, les compétences nécessaires pour comprendre la nature et les caractéristiques de la maladie, la possibilité d’exprimer leur propre opinions e donc de participer au processus de décision et de gestion de la maladie. L’engagement de ceux qui s’occupent d’un enfant malade doit être d’encourager une participation aussi active et consciente autant que possible à l’expérience de maladie et au parcours des soins, conformément à la Charte Européenne des enfants hospitalisés (1986). D’autre part, lorsque on parle d’écoute de l’enfant dans le domaine de santé, souvent on se réfère à la valeur fonctionnelle de cette écoute (Hammersley, 2015), utile pour la réalisation de l’advocacy des adultes, de la compliance et, surtout, d’une écoute qui varie en fonction du degré de connaissance des aspects biomédicaux de la maladie dont les enfants font preuve, ce qui n’est en fait possible que dans les cas d’enfants souffrant de maladies chroniques ou ayant déjà connu des maladies graves. Les questions ci-dessus seront abordées à partir de la littérature internationale, du débat juridique et de quelques résultats de recherche.File | Dimensione | Formato | |
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