Si les composantes biologiques de la reproduction humaine sont universelles, l’expérience de la maternité considérée sous ses aspects individuels et collectifs est, quant à elle, plutôt diversifiée. Les pratiques et les significations qui s’établissent autour de la naissance assument formes et contenus différents à travers toutes sociétés et varient au sein d’une même communauté. Or, ces différentes modalités de concevoir l’enfantement apparaissent toutefois guidées par un même souci universel : la crainte de la vulnérabilité maternelle et la nécessité d’assurer une place à l’enfant dans la filiation. Les communautés, afin d’assurer la transition de rôle de la femme et de l’enfant, tout en se préoccupant de préserver leur santé physique et leur bien-être psychosocial, ont mis en place, chacune à sa façon, nombre de pratiques et de rituels. Ainsi, il se trouve que chaque société, dans un temps donné, a des convictions bien arrêtées sur celle qui est considérée la meilleure façon de mettre des enfants au monde et dans le monde. La grossesse, l’accouchement et la construction de la parentalité sont, évidemment, des événements profondément intimes, intrapsychiques et intersubjectifs mais ils sont, de façon tout aussi évidente, des faits techniques, sociaux, culturels et médicaux. Les études anthropologiques ainsi que la clinique transculturelle ont bien montré que la compréhension du bien-être des parents et des enfants dans la transition à la parentalité ne peut passer que par la compréhension de ces liens réciproques qui unissent inéluctablement l’individu (et son fonctionnement psychique) au milieu dans lequel il évolue (que nous pouvons nommer « culture » au sens anthropologique du terme).
Regards croisés sur la maternité. Les 1001 façons de devenir mère / Monacelli, N.; Scuntaro, F.. - In: CULTURES & SOCIÉTÉS. - ISSN 1951-6673. - 37:(2016), pp. 49-56.
Regards croisés sur la maternité. Les 1001 façons de devenir mère.
Monacelli N.
;
2016-01-01
Abstract
Si les composantes biologiques de la reproduction humaine sont universelles, l’expérience de la maternité considérée sous ses aspects individuels et collectifs est, quant à elle, plutôt diversifiée. Les pratiques et les significations qui s’établissent autour de la naissance assument formes et contenus différents à travers toutes sociétés et varient au sein d’une même communauté. Or, ces différentes modalités de concevoir l’enfantement apparaissent toutefois guidées par un même souci universel : la crainte de la vulnérabilité maternelle et la nécessité d’assurer une place à l’enfant dans la filiation. Les communautés, afin d’assurer la transition de rôle de la femme et de l’enfant, tout en se préoccupant de préserver leur santé physique et leur bien-être psychosocial, ont mis en place, chacune à sa façon, nombre de pratiques et de rituels. Ainsi, il se trouve que chaque société, dans un temps donné, a des convictions bien arrêtées sur celle qui est considérée la meilleure façon de mettre des enfants au monde et dans le monde. La grossesse, l’accouchement et la construction de la parentalité sont, évidemment, des événements profondément intimes, intrapsychiques et intersubjectifs mais ils sont, de façon tout aussi évidente, des faits techniques, sociaux, culturels et médicaux. Les études anthropologiques ainsi que la clinique transculturelle ont bien montré que la compréhension du bien-être des parents et des enfants dans la transition à la parentalité ne peut passer que par la compréhension de ces liens réciproques qui unissent inéluctablement l’individu (et son fonctionnement psychique) au milieu dans lequel il évolue (que nous pouvons nommer « culture » au sens anthropologique du terme).I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.