L’analyse de sources comptables relatives aux asiles de fous entre le XVIIe et le XVIIIe siècles en Italie, plus particulièrement à Rome et à Florence, a permis non seulement de reconstruire les mécanismes qui réglaient l’internement et les différentes finalités qu’on lui attribuait, mais aussi d’aboutir, en suivant les suggestion historiographiques plus récentes, à une révision des notions d’enfermement et de contrôle social. À l’épreuve de la recherche documentaire, les institutions d’internement montrent qu’elles ont joué un rôle fondamental comme moteur non d’un contrôle anachroniquement étatique, mais d’une médiation continue avec les différents acteurs sociaux, parmi lesquels la famille principalement. Tout cela est particulièrement significatif lorsqu’on le lit à la lumière de la législation sur les « aliments » et en relation avec les transformations contemporaines des politiques d’assistance. Dans ce cadre, l’internement des fous devint précocement, et en analogie avec d’autres milieux clos fortement disciplinés et réglementés, non seulement un instrument pour garantir l’ordre social, mais aussi une façon même de soigner. Exploring account books of Italian asylums between Seventeenth and Eighteenth Century allows not only to reconstruct complex mechanisms regulating internment and when compared with patient records and other sources, the different purposes attributed to it but also, following the most recent historiographical suggestion, leads to a review of ”confinement " and "social control" concepts. In fact, Italian asylums played a key role in mediation and negotiation between different social actors, including the family. This appears particularly significant considering contemporary laws on "maintenance" and welfare policies. In analogy with other strongly disciplined and regulated institutions, internment quickly became not only an instrument of social security order but also as a method of cure.
Une « comptabilité » des fous? Nouvelles approches à l’étude de l’internement et du contrôle social entre XVIIe et au XVIIIe siècle: sources, méthodologie et perspectives de recherche / Roscioni, Lisa. - (2015), pp. 279-293.
Une « comptabilité » des fous? Nouvelles approches à l’étude de l’internement et du contrôle social entre XVIIe et au XVIIIe siècle: sources, méthodologie et perspectives de recherche
ROSCIONI, Lisa
2015-01-01
Abstract
L’analyse de sources comptables relatives aux asiles de fous entre le XVIIe et le XVIIIe siècles en Italie, plus particulièrement à Rome et à Florence, a permis non seulement de reconstruire les mécanismes qui réglaient l’internement et les différentes finalités qu’on lui attribuait, mais aussi d’aboutir, en suivant les suggestion historiographiques plus récentes, à une révision des notions d’enfermement et de contrôle social. À l’épreuve de la recherche documentaire, les institutions d’internement montrent qu’elles ont joué un rôle fondamental comme moteur non d’un contrôle anachroniquement étatique, mais d’une médiation continue avec les différents acteurs sociaux, parmi lesquels la famille principalement. Tout cela est particulièrement significatif lorsqu’on le lit à la lumière de la législation sur les « aliments » et en relation avec les transformations contemporaines des politiques d’assistance. Dans ce cadre, l’internement des fous devint précocement, et en analogie avec d’autres milieux clos fortement disciplinés et réglementés, non seulement un instrument pour garantir l’ordre social, mais aussi une façon même de soigner. Exploring account books of Italian asylums between Seventeenth and Eighteenth Century allows not only to reconstruct complex mechanisms regulating internment and when compared with patient records and other sources, the different purposes attributed to it but also, following the most recent historiographical suggestion, leads to a review of ”confinement " and "social control" concepts. In fact, Italian asylums played a key role in mediation and negotiation between different social actors, including the family. This appears particularly significant considering contemporary laws on "maintenance" and welfare policies. In analogy with other strongly disciplined and regulated institutions, internment quickly became not only an instrument of social security order but also as a method of cure.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.