Dans cette étude, nous concentrerons notre attention sur les écrivains qui, de force plus que de gré, ont quitté Haïti sous la menace, inquiets de leur sort pour interroger leur façon de coucher sur papier l’exil, “d’exorciser le passé et la distance, pour dire aussi la souffrance d’être dehors, mais aussi l’impossibilité de vivre dedans” et pour souligner comment certains d’entre eux vont aussi chercher à définir, à disséquer, à théoriser cette expérience d’après leur parcours et celui de leurs personnages. Dehors/dedans sont justement des termes qui qualifieront jusqu’au début des années quatre-vingt-dix la littérature haïtienne, un clivage qui, s’il a été opératoire pendant une certaine période, comme le reflet d’une situation effective, est aujourd’hui abandonné par la critique mais aussi remis en cause par les écrivains eux-mêmes qui refusent une étiquette dont ils s’accommodent mal. A l’exil, essentiellement politique, des écrivains qui ont subi les exactions duvaliéristes fera suite une autre forme d’éloignement animé par des raisons, économiques ou plus personnelles. L’intérêt que nous portons à ces exils contraints ou choisis se justifie dans la mesure où certains écrivains, allant au-delà de leur simple but de raconter une histoire, ont élaboré, à travers la mise en scène de leur fiction narrative leur propre mode d’appréhender l’exil, de le concevoir et de le définir.
Théorisation de l'exil et de la migration chez les écrivains haïtiens de la diaspora / Pessini, Alba. - vol. I:(2011), pp. 27-43.
Théorisation de l'exil et de la migration chez les écrivains haïtiens de la diaspora
PESSINI, Alba
2011-01-01
Abstract
Dans cette étude, nous concentrerons notre attention sur les écrivains qui, de force plus que de gré, ont quitté Haïti sous la menace, inquiets de leur sort pour interroger leur façon de coucher sur papier l’exil, “d’exorciser le passé et la distance, pour dire aussi la souffrance d’être dehors, mais aussi l’impossibilité de vivre dedans” et pour souligner comment certains d’entre eux vont aussi chercher à définir, à disséquer, à théoriser cette expérience d’après leur parcours et celui de leurs personnages. Dehors/dedans sont justement des termes qui qualifieront jusqu’au début des années quatre-vingt-dix la littérature haïtienne, un clivage qui, s’il a été opératoire pendant une certaine période, comme le reflet d’une situation effective, est aujourd’hui abandonné par la critique mais aussi remis en cause par les écrivains eux-mêmes qui refusent une étiquette dont ils s’accommodent mal. A l’exil, essentiellement politique, des écrivains qui ont subi les exactions duvaliéristes fera suite une autre forme d’éloignement animé par des raisons, économiques ou plus personnelles. L’intérêt que nous portons à ces exils contraints ou choisis se justifie dans la mesure où certains écrivains, allant au-delà de leur simple but de raconter une histoire, ont élaboré, à travers la mise en scène de leur fiction narrative leur propre mode d’appréhender l’exil, de le concevoir et de le définir.File | Dimensione | Formato | |
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